Parti de rien en 2001 sans répertoire, sans parrain, sans quatuor de clarinettes comme référence, mais avec cet esprit du brassband, de la camaraderie, digne d’une équipe sportive qui se prépare pour une aventure partagée, le QAH a gravi les marches une à une pour être le quatuor unique qu’il est aujourd’hui.
Du haut de sa troisième décennie frémissante, le Quatuor Anches Hantées allie jeunesse, expérience et maturité artistique.
Le QAH trouvé sa place. Il se positionne aujourd’hui comme un véritable pont entre exigence, tradition et modernité. Le QAH tend la main à tous les publics, les fait se confondre pour créer celui de demain.
Né à Turin en 1981, Roberto Negro grandit à Kinshasa (RDC) où il commence le piano à l’âge de 5 ans. Installé en France depuis 1995, il est diplômé du conservatoire de Chambéry puis poursuit ses études à Paris où il fait plusieurs rencontres déterminantes dans le milieu des musiques de création. Roberto crée le nouveau trio Dadada avec le saxophoniste Émile Parisien et le percussionniste Michele Rabbia (it) en 2017 et est élu « Coup de Cœur » de l’académie Charles Cros en 2017 et Victoires du Jazz 2018 dans la catégorie « Album sensation de l’année » pour le disque « Dadada, saison 3 » sortie sur le Label Bleu.
Figure essentielle d’un jazz français créatif et inspire, Émile Parisien a parcouru ce début de siècle comme peu ont su le faire: jeune pousse de Marciac au tournant des années 2000, le saxophoniste alto et soprano s’est appliqué à explorer la tradition et l’histoire tout en les dépassant largement. Une évolution qui doit beaucoup à la curiosité d’Émile Parisien, dont le profil d’étoile montante du jazz s’est peu à peu affiné pour laisser transparaître un artiste plus complexe à l’esprit aiguisé, au-delà d’évidentes apparences.
Roberto Negro et Émile Parisien ont cherché un support dans le répertoire classique. Leur choix s’est porté sur des thèmes traditionnels que l’on retrouve dans Petrouchka de Stravinsky, d’où transparaissent déjà de nouvelles inspirations. Un clin d’œil à La Mer de Debussy, Petrouchka de Stravinsky et aux Métamorphoses Nocturnes de Ligeti, trois œuvres majeures qui deviennent matière à transformation. Saxophone, clarinettes et piano s’unissent pour en métamorphoser l’âme, explorant leurs vibrations et souffles dans un dialogue inédit. Ce qui reste après la mer, c’est une musique libre et vibrante, un récit nouveau où l’écume des œuvres originales se mêle à des souffles inédits. Une suite inattendue, intense et lumineuse, qui réinvente l’émotion au gré des vagues.
Que ce soit dans les timbres, dans les rythmes, dans l’écriture ou l’improvisation, tout devient poésie, les genres sont perméables et cette rencontre devient une oeuvre unique, un concert inoubliable.
Au début était Debussy, voilà le commencement de ce périple musical. Du désir d’Emile Parisien d’allier son univers à celui du Quatuor Anches Hantées, du souhait du QAH de poursuivre son ouverture à des découvertes esthétiques éloignées de ses habitudes et de cette rencontre rendue possible par un architecte musical et un pianiste hors norme en la personne de Roberto Negro est né Après la Mer.
Il s’agit d’une forme contemporaine incernable où l’on ne se perd pourtant jamais, entre classique et jazz sans trop jamais savoir : Debussy nous fait voguer et improvise des ponts tantôt vers Ligeti, tantôt vers Grieg ou encore Satie.
Le saxophone et les clarinettes se rencontrent dans des eaux troubles qui deviennent limpides, rythmées par les ondes d’un piano qui les lient, les séparent puis les réconcilient en les faisant évoluer à l’envie. Un kaléidoscope musical exceptionnel.
Concert suivi d’une dégustation de produits locaux à la salle des fêtes Jean Dumas